L’usine de trituration de soja 100% made in France et sans OGM de Vic-en-Bigorre table sur une production proche de 20,000 tonnes de soja pour sa première année en dépassant notamment les objectifs fixés en bio.
A quelques jours de la fin des récoltes de soja, le moral chez Sojalim, deuxième plus grosse entité de trituration du soja en France, se porte plutôt bien, malgré une forte concurrence à l’importation.
« Il y a une forte demande de la filière bio, et nous prévoyons de produire 7 500 tonnes au lieu des 5 000 prévues cette année », explique Michel Vernet, Président de SOJALIM et directeur de Sanders-Euralis.
Plus riche en protéine que le soja d’importation
Sojalim transforme les graines de soja en tourteau, huile et coques (destiné à l’alimentation animale). La technique de dépelliculage de la graine utilisée avant trituration permet d’obtenir un tourteau plus riche en protéines que le soja d’importation, à 48% de matières azotées totales contre 45 pour le tourteau d’importation.
Même si la dépendance aux importations a baissé ces dernières années, la France importe encore plus de 3.5 millions de tonnes de graines de soja par an.
« L’objectif est que le France soit progressivement moins dépendante des importations de soja non OGM pour viser une totale autonomie en 2025 avec 230 000 hectares de soja plantés et valorisés. » ajoute Michel Vernet.
Demande forte pour des protéines tracées et non OGM
Toutes les conditions semblent réunies pour atteindre cet objectif. Il existe une demande forte pour des sources de protéines végétale, produites localement, tracées et non OGM. Le contexte d’une nouvelle politique agricole et du plan d’indépendance Protéines européen encourage également la culture du soja, qui est la plante la plus riche en protéines au monde.
Afin d’augmenter les surfaces cultivées, l’expertise d’Euralis Semences, leader sur le marché des semences de soja non-OGM en Europe est également déterminante avec des variétés qui s’adaptent à différentes conditions climatiques.
Le bassin aquitain et l’Occitanie produisent 60% des graines de soja en France, avoir un outil dans la région, permet donc de renforcer la filière, d’avoir une meilleure traçabilité et de créer plus de débouchés pour les agriculteurs.
Idéal pour la rotation des cultures
« Le soja est très bien adapté à la rotation des cultures. Riche en azote, il structure très bien le sol, les cultures d’après sont beaucoup plus belles, cela permet également aux producteurs d’être moins dépendants des fluctuations des marchés en diversifiant leur production » souligne Elodie Cazaban, agricultrice et administratrice au sein d’Euralis.
Le projet Sojalim né de la volonté du groupe Avril et Sofiprotéol de se doter d’un véritable outil industriel dans le Sud-Ouest, remonte à Mai 2016 date de la signature d’une filière soja entre les groupes Avril, Euralis, Fipso et Carrefour. Le projet reçoit également le soutien de la région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée et du fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER).