INTERVIEW DE CHRISTIAN PÈES ET PHILIPPE SAUX

Pourquoi avoir choisi le conseil et non la vente de produits phytosanitaires ?

CP : Nous sommes forcés de constater que nous sommes arrivés à la fin d’un cycle agricole. Pendant près de 60 ans, l’agriculture française s’est appuyée sur des ressources énergétiques et chimiques bon marché pour produire en masse et à bas coût. Aujourd’hui, ce modèle agricole ne correspond plus aux attentes de nos clients et de la société.

Pour réduire drastiquement leur empreinte chimique tout en maintenant la performance économique de leurs exploitations, les agriculteurs ont plus que jamais besoin de conseils et de services. Fidèles à notre vocation, notre priorité, en tant que coopérative, est d’apporter de la valeur ajoutée à toutes les exploitations sans exception.

Dans ce contexte, la loi Egalim nous impose un choix entre le conseil de produits phytosanitaires, qui fait partie intégrante des services aux adhérents, et la vente de ces mêmes produits. L’un excluant l’autre, nous avons décidé de privilégier le conseil et, plus globalement, l’ensemble des services agricoles, pour continuer à soutenir la performance des exploitations de nos adhérents.

Nous misons pour cela sur une offre de services agricoles plus globale et des solutions agronomiques novatrices.

En quoi cette décision va impacter les activités d’Euralis ?

PS : Les agriculteurs vont continuer à utiliser des produits phytosanitaires pour protéger leurs cultures, mais dans des quantités moindres et plus efficacement. Les équipes d’Euralis – qui apportent déjà conseils et services aux agriculteurs du Sud-Ouest – vont avoir un rôle clé à jouer en terme d’accompagnement.

Elles pourront pour cela s’appuyer sur une offre de services renforcée, en cours de construction.

Le chiffre d’affaires des produits phytosanitaires est déjà en baisse et représente moins de 7 % du chiffre d’affaires du Pôle Agricole. Afin de compenser le manque à gagner généré par l’arrêt des ventes de produits phytosanitaires, nous travaillons au développement de nos débouchés. Il s’agit de renforcer les débouchés existants, via nos productions contractualisées et la Table des Producteurs notamment, et d’en développer de nouveaux, telle que la production d’énergie.

Toutes ces initiatives doivent contribuer à un seul et même objectif : améliorer la performance économique des exploitations.

Array