VERS UNE AGRICULTURE DURABLE, RAISONNÉE ET RESPONSABLE : EURALIS EN PLEINE TRANSFORMATION

Le groupe coopératif Euralis fait sa révolution et contribue ainsi activement à inventer l’agriculture de
demain : une agriculture durable, raisonnée, responsable… et toujours performante.

Une agriculture qui
utilise aussi moins d’intrants, mais mieux, et qui veut répondre aux attentes de la société. Pour cela, Euralis
s’appuie sur trois leviers essentiels : l’optimisation des pratiques agricoles, la création de solutions
alternatives et la conception de nouveaux systèmes. Cette révolution requiert de l’audace, de la créativité
et de l’innovation, notamment technologique. Elle est mise en oeuvre sur l’ensemble des territoires où la
coopérative opère, en partenariat avec les adhérents comme avec des start-up qui partagent cette vision.
Explications.

En février dernier, lors de son Assemblée Générale, Euralis, par la voix de son Président Christian Pèes, prenait
une position forte et annonçait sa décision de choisir le conseil au dépend de la vente. Quelques mois plus
tard, après que le virage a été amorcé, la révolution est toujours en marche, avec une ambition ultime :
utiliser moins d’intrants, et mieux. Euralis s’engage bien entendu à accompagner les agriculteurs dans cette
révolution, en s’assurant du maintien de la rentabilité de leurs exploitations, et c’est là tout l’enjeu. Cet
accompagnement passe par le développement et la mise en place de solutions : il faut les diffuser, les
promouvoir, en inventer de nouvelles, et encourager une dynamique collective. Christophe Congues,
Président délégué d’Euralis, précise : « inscrits dans une démarche sur le long terme, nous avons choisi de
promouvoir les pratiques qui favorisent la biodiversité, diminuent le recours aux intrants non renouvelables et
chimiques, tout en utilisant de façon optimale les ressources naturelles (eau, sol, air…). Nous voulons aussi
promouvoir les pratiques qui ont un impact sociétal positif et qui allient rentabilité économique et progrès
social. En tant que coopérative, nous devons aider les agriculteurs à s’approprier ces pratiques, entre autres
via du conseil personnalisé, c’est notre mission première ».

Priorité à l’innovation
« Nous sommes convaincus que la transition vers une agriculture durable ne pourra se fera qu’avec les acteurs
du territoire, notamment des start-up innovantes » complète Julien Saludas, responsable R&D et Innovation
du Pôle agricole. « D’ailleurs, nous avons noué des partenariats avec plusieurs d’entre elles, parfois exclusifs,
afin de tester de nouvelles solutions. Certains portent déjà leurs fruits et nous encouragent à poursuivre notre
démarche ». Ainsi, des solutions émergent.

Les différents types de solutions pour aller vers l’agriculture de demain
Optimisation des pratiques agricoles : améliorer les performances par une meilleure utilisation des intrants
Traiter au bon moment, et de la façon la plus efficace possible, est un véritable enjeu pour l’agriculture de
demain. Pour le relever, Euralis est en train de tester un outil d’aide à la décision basé sur la météo de
précision et développé par Weather Measures. « Nous avons noué un partenariat de confiance avec cette
start-up», explique Julien Saludas, Responsable R&D et Innovation du Pôle Agricole d’Euralis. La fiabilité de la
data proposée nous a convaincus : « grâce à la météo de précision – avec des données climatiques très fiables
mais aussi des informations sur la condition des sols, les vents, le taux d’humidité… -, nous permettons ainsi
aux agriculteurs d’optimiser leur production ».
Arnault Trac, co-fondateur de Weather Measures, poursuit : « pour nous, il était naturel de collaborer avec
Euralis, et ce partenariat s’inscrit dans la durée. D’abord, parce que le Groupe a fait le choix du conseil, comme
tous nos autres clients. Il estime donc que la valeur ajoutée d’une coopérative passe par un conseil
personnalisé à destination des agriculteurs, et adapté aux problématiques du terrain… conviction que nous
partageons. Ensuite, nous avons apprécié la maturité d’Euralis sur les sujets agronomiques, l’une des clés
assurant la réussite de la mise en oeuvre des outils que nous développons. Enfin, le fait que les filières et les
territoires soient fédérés par la coop était un vrai plus : nous étions le bon prestataire pour concevoir pour vous
des solutions efficaces en tout point d’un territoire et d’un espace, avec le même niveau de qualité et fiabilité…
Notre collaboration a commencé il y a deux ans par une prise de hauteur sur la façon dont le territoire
d’Euralis se structurait d’un point de vue climatologique. Avant de partir bille en tête sur la fourniture de
données météo, comme d’habitude, en amont, on s’est posé des questions incontournables : quel est le terrain
de jeu, comment il se structure d’un point de vue météo, et comment il peut se concilier avec un aspect social,
agricole, de répartition des cultures sur ce territoire ».
« Début 2020, grâce à Weather Measures, nous avons initié le projet PREVSEM autour du déclenchement de
semis à l’aide des données météo locales et des types de sols rencontrés chez Euralis », poursuit Julien Saludas.
« Nous utilisons un modèle d’intelligence artificielle pour prévoir les meilleures dates de semis en fonction de
tous ces paramètres et projetons un baromètre de risque climatique sur tout le cycle cultural (stress froid,
stress hydrique, stress post floraison…). Les tests ont démarré sur le maïs et le tournesol dans une vingtaine de
situations pour la campagne 2020 et ils vont se prolonger sur le colza ». « On a des premiers résultats sur les
recommandations proposées par l’outil qui sont plutôt positifs, ce dont nous nous réjouissons », insiste Arnault
Trac. Dernière nouveauté en date, depuis juillet 2020, Euralis propose un nouveau service météo sur son
extranet, toujours construit avec Weather Measures. Il est plus fiable, plus précis mais aussi plus
ergonomique et intuitif. Il va être amené à être plus complet encore, au gré des développements futurs.

Pour aller plus loin… Weather Measures est un acteur atypique sur son marché dit Arnaud Trac : « Nos
principaux concurrents sont focalisés sur la captation de données météorologiques, via l’utilisation de
capteurs physiques. Chez Weather Measures, on s’est concentré sur la data elle-même, ce qui change
complètement la façon d’appréhender la construction et la mise en oeuvre de ces données. Concrètement,
avant de poser le moindre capteur, on cherche toutes les données de sources météo disponibles sur un
territoire donné. En réalité, il existe une foultitude de sources variables ; quand on les combine et qu’on les
calibre ensuite les unes avec les autres, on peut alors produire une donnée plus fiable et plus homogène dans
un espace déterminé. Chez Weather Measures, on n’a pas d’expertise pointue en agronomie… on est de vrais
spécialistes de la donnée météo. On est donc systématiquement dans une co-construction avec nos clients sur
les solutions qu’on apporte par rapport à une problématique donnée. Quelles que soient les cultures
(arboriculture, viticulture, ou grandes cultures), les agriculteurs ont besoin des mêmes données (pluie, vent,
humidité) mais pas aux mêmes échelles spatiales, de temps, et pas même niveau de précision. Cette coconstruction
passe par la compréhension des métiers de nos clients. On considère que la donnée météo ne
vaut que par l’usage qui en est fait. L’exemple d’Euralis est instructif à ce titre : avec beaucoup de polycultures,
les besoins en données varient en fonction des territoires et des cultures.
Les différents types de solutions pour aller vers l’agriculture de demain
Les pistes alternatives : remplacer les produits phytosanitaires de synthèse par de nouvelles solutions,
notamment le bio contrôle et les stimulateurs de défenses des plantes

Une agriculture durable peut aussi passer par le recours à des intrants d’origine naturelle, qui viennent
remplacer les solutions classiques chimiques.
Euralis explore cette piste, entre autres via un partenariat avec Elicit Plant dans le cadre de trois essais sur
le maïs, le soja et la vigne dans le 31, le 64 et le 33. Ces expérimentations sont orientées sur la résistance au
stress hydrique et à l’optimisation des traitements mildiou sur vigne, tant en agriculture conventionnelle
qu’en agriculture biologique. Sur l’essai soja, par exemple, un suivi de la consommation en eau des plantes est réalisé,  via l’utilisation

de sondes capacitives. Objectif : évaluer le plus précisément possible le bénéfice de
l’application de la solution.

Aymeric Molin, directeur R&D et associé de cette start-up explique : « le partenariat avec Euralis est l’un des
plus enrichissants que nous ayons mis en place. Avec l’équipe R&D d’Euralis nous partageons nos techniques,
nos résultats et nos analyses avec une grande transparence, favorisant ainsi une synergie très prometteuse.
Euralis démontre une volonté notable de s’inscrire dans l’agriculture de demain et de favoriser des solutions
qui soient solides scientifiquement et qui apportent une vraie valeur ajoutée à l’agriculture dans le cadre de la
transition écologique des pratiques. Nous ne savions pas initialement qu’Euralis avait pris la décision d’arrêter
la vente de produits phytos mais nous ne doutons pas que cette décision a favorablement impacté la stratégie
de R&D et permis l’expression de compétences solides au sein des équipes de la coopérative en matière
d’alternatives aux produits phytos. Notre attente par rapport à ce partenariat : constituer une communauté de
travail sur le long terme pour tester des itinéraires techniques innovants à bas niveau d’intrant, facilement et
rapidement adoptables par les agriculteurs. Nous avons en effet la volonté commune de rester connectés à la
réalité et aux contraintes des exploitations agricoles, tout en leur proposant des solutions concrètes
d’évolution. Nous savons qu’Euralis fera une évaluation objective de nos innovations qui visent à la fois la
réduction de la sensibilité des plantes au stress hydrique et aux maladies fongiques. Cette évaluation nous
permettra de définir l’intérêt des agriculteurs dans le cadre d’une commercialisation prochaine ».

Pour aller plus loin… La solution développée par la start-up Elicit Plant est une technologie de rupture qui
permet de moduler la perméabilité des parois végétales. Le produit combine un effet mouillant, qui répartit à
l’arrosage les gouttelettes sur la surface de la feuille, à un effet pénétrant, qui augmente le volume d’eau
absorbé. Ainsi, l’eau et les éventuels intrants associés sont absorbés et retenus par la plante dans des
proportions nettement supérieures aux plantes contrôles. Le produit améliore donc l’efficacité des intrants
dont on peut réduire le dosage : c’est son effet adjuvant. L’application du produit engendre également un
effet biostimulant majeur.

Autre solution originale, qui passe par une innovation rupturante : la technologie UV Boosting.

Depuis 2017,  Euralis collabore avec la start-up du même nom pour développer une solution de protection des cultures à
terme sans intrants. Les deux entités avaient des intérêts en commun. En effet, Euralis voulait développer une
technologie innovante qui protège efficacement les vignobles en réduisant les intrants face aux bio agresseurs
et l’équipe de la start-up de son côté souhaitait valider sept années de recherche en laboratoire. Depuis 2018
la technologie UV est testée sur des parcelles d’environ 1 ha avec différentes modalités qui intègrent des
modulations de doses avec 4 répétitions. Objectif : mesurer l’intérêt du positionnement de l’UV dans la
réduction des doses d’application de produits phytopharmaceutiques conventionnels et dans le cadre de la
limitation de l’utilisation du cuivre en agriculture bio. L’occasion pour Euralis d’apporter sa parfaite
connaissance des pratiques viticoles du Bordelais.
En 2018, les premiers résultats ont montré que l’UV associé à une demi-dose de traitement conventionnel
permet une baisse de la fréquence du mildiou sur grappe de 75% au 25/06. Au niveau de la sévérité, nous
retrouvons les mêmes tendances. Ainsi les flashs UV, par la stimulation de défense naturelle des plantes,
permettent indéniablement de réduire le recours aux fongicides dans les vignes. Les mesures réalisées en
parallèle en laboratoire le confirment et montrent une augmentation de la production de 40% d’acide
salicylique et de salicycate de méthyl chez la vigne. Cette production indique que la plante développe une
résistance systémique et une potentialisation de ses défenses : une fois stimulée, elle développe des capacités
à mieux résister aux pathogènes tels que le mildiou, l’oïdium et peut-être d’autres maladies comme le
botrytis.
UV Boosting est une alternative aux pesticides unique en France. Elle s’adresse dans un premier temps aux
viticulteurs et le Pôle Agricole d’Euralis en assure la distribution sur son territoire. Nicolas Poumeyrau, chef de
culture du Château Smith Haut Lafitte, teste cette technologie depuis le début de la campagne sur une
parcelle de Merlot dans le Bordelais d’environ 1 ha avec 4 modalités différentes : « la solution technique
proposée par UV Boosting nous a interpellés dès le départ. Nous avons choisi d’opter pour la prestation
d’application, c’était plus simple pour conduire les premiers essais. Nous réfléchirons, ultérieurement, à la
possibilité d’acheter la machine. Lorsque nous avons commencé les applications, il y a eu quelques difficultés
au démarrage – liées notamment aux fortes pluies – mais rien de vraiment problématique. Avec un peu de
recul, nous avons des résultats intéressants dans un contexte de très forte pression Mildiou : les niveaux
d’attaques du mildiou sur les grappes et les feuilles sont bien moindres avec applications d’UV tous les 10
jours. Même s’il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives, ces expérimentations sont très
encourageantes pour la suite et il est vraiment intéressant de combiner les traitements au cuivre et UV pour
améliorer notre protection».

Pour aller plus loin… L’efficacité des UV (UV C) combine plusieurs modes d’action. Ces UV sont d’abord
inducteurs de potentialisation. Cela signifie que la plante est capable de répondre beaucoup mieux à une
contamination. Ce mécanisme, encore peu connu, se met en place très rapidement, et sans impact sur le
développement végétal. Les UV sont aussi des éliciteurs : la plante les perçoit comme un stress très léger et
accumule alors des précurseurs de composés antifongiques dans ses différents organes. La combinaison de
ces deux modes d’action permet à la stimulation par UV d’être effective dès après un traitement et de lutter
contre un groupe très large de maladies, quel que soit leur mode de développement.

Les différents types de solutions pour aller vers l’agriculture de demain
Nouvelle conception des systèmes : utiliser les régulations éco systémiques
Euralis prend activement part au projet national SYPPRE qui est porté par les instituts techniques Arvalis, ITB
et Terres Innovia. Son ambition : accompagner les agriculteurs vers de nouveaux systèmes de production qui
concilient agronomie et écologie, dans une démarche de développement durable. « Depuis 2017, nous
sommes partenaires de SYPPRE en Nouvelle Aquitaine » précise Julien Saludas. « Nous déclinons ce projet dans
le berceau historique de notre coopérative, en terres humifères du Béarn. Notre objectif est de travailler
collectivement à l’émergence de nouveaux systèmes de cultures adaptées à notre contexte
agropédoclimatique, tout en s’assurant de leur rentabilité économique. Sur la plateforme expérimentale de
Sendets (64), nous déclinons ainsi 8 systèmes de production orientés maïs en jouant sur des leviers agro
écologiques (réduction du travail du sol, couverture permanente ou semi-permanente, auto-fertilité,
diversification…). Un focus est également fait sur l’évaluation des séquences culturales pour la production de
méthane via les CIVE. Une analyse fine de la durabilité des systèmes est effectuée chaque année : bilan
carbone et GES, balance azotée, IFT, temps passé, etc… et bien sûr, indicateurs économiques »
Manuel Heredia, ingénieur régional Arvalis, complète : « notre partenariat avec Euralis est solide, et il remonte
à plusieurs années déjà. Entre autres projets : les CIVE – Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique – en
parallèle d’un projet de plateforme de méthanisation (MASCA) sur notre site ARVALIS à Montardon (64). Ces
CIVE représentent un débouché intéressant pour les agriculteurs, et donc un revenu supplémentaire possible.
Nous explorons là des marchés en devenir à fort potentiel. Un premier projet, OPTICIVE, s’est déroulé entre
2016 et 2018 dans les départements 64 et 31 et a permis de tester avec succès beaucoup de cultures
intermédiaires. Dans la continuité, nous venons de démarrer le projet RECITAL, il y a quelques mois, avec
l’ambition de créer un réseau de référencement français des productions de CIVE, pour, à terme, faire des
recommandations régionalisées aux agriculteurs. Pour cela, nous nous appuyons sur nos partenaires, dont
Euralis, pour la mise en oeuvre, et, côté Arvalis, nous fournissons la méthodologie pour pouvoir valoriser les
résultats sous un angle scientifique et statistique robuste. Les premiers résultats devraient être obtenus d’ici
trois ans et nous sommes fiers de travailler avec la coopérative Euralis sur les problématiques de transition
énergétique ».